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LA TRACE

— Simplement ceci, madame. Que la mort de votre mari dans la soirée du jour où vous lui fîtes boire du vin que vous croyiez empoisonné peut avoir été… une coïncidence…

— Oh ! monsieur ! par pitié !…

— Non, madame, ce fut une coïncidence. La substance que je vous donnai n’était pas un poison. Vous n’êtes pas coupable de la mort de votre mari.

— Oh ! que le ciel soit loué, que le ciel miséricordieux soit loué. »

Elle tombe à genoux et plonge sa tête dans ses mains, laissant éclater des larmes de reconnaissance.

Tandis que son visage est ainsi caché, Blurosset prend dans une petite armoire d’un côté de la cheminée, une pincée de poudre qui produit des flammes de couleur, qu’il jette sur les cendres du feu mourant dans la grille. Une lumière fantastique brille et illumine la chambre d’un éclat étrange et surnaturel.

« Valérie, comtesse de Marolles, dit-il avec une gravité solennelle, on dit que je suis magicien, sorcier, un disciple de l’ange des ténèbres… Non… Quelques-uns, plus extravagants, ont poussé le blasphème jusqu’à déclarer que j’avais le pouvoir de ressusciter les morts. Votre esprit ne doit pas être trompé par des mensonges aussi grossiers. Les morts ne sortent point de leurs tombes à la volonté d’un mortel. Levez la tête, Valérie… comtesse de Ma-