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LA TRACE

— Attendez un instant, » dit M. Peters d’un geste expressif avec sa tête.

Gus haussa les épaules, sortit son porte-cigares, en alluma un, et, approchant de la croisée, s’accouda en fumant sur la barre d’appui, et se mit à regarder les plantes grimpantes qui couvraient les murs et encadraient les croisées, tandis que l’agent poursuivait ses recherches parmi les vieilles liasses de papiers. Il était prêt à abandonner son inspection, lorsque, dans un des tiroirs extérieurs, il aperçut un objet qui avait échappé à son premier examen : c’était un sac en toile comme ceux dont on se sert pour mettre de l’argent, et vide en apparence ; mais, en réfléchissant à ses recherches inutiles, M. Peters retourna ce sac entre ses doigts dans un moment de distraction, et le fit balancer dans l’air d’arrière en avant ; dans ce mouvement, le sac donna contre un côté de l’armoire, et, à la surprise de l’agent, rendit un son métallique et sec. Il n’était donc pas vide, quoiqu’il parût l’être. Une minute d’examen montra à M. Peters qu’il avait réussi à se procurer l’objet de ses perquisitions ; le sac avait servi à renfermer de l’argent, et une petite pièce s’était logée dans la couture du fond et s’y était enfoncée si solidement qu’il n’était pas facile de l’en détacher ; dans le pillage précipité de l’armoire par l’assassin, et dans la rage aveugle qui le possédait de ne pas trouver la somme espérée, cette circon-