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DU SERPENT.

ressemble au coup de marteau frappé par un facteur ou par un commissaire-priseur. »

Et pour dire l’entière vérité, le boxeur était mécontent ; il ne désirait pas la présence de l’agent muet pour arrêter le comte de Marolles. Il n’avait jamais lu Coriolan et n’avait jamais vu le Romain, ni M. William Macready, dans ce rôle ; mais, malgré tout, le boxeur eût voulu rentrer chez lui, dans son cher quartier de Drury Lane, et pouvoir dire à ses admirateurs ébahis : « Seul, j’ai fait cela. » Hélas ! voici M. Peters et le vieil étranger qui tous les deux s’emparaient de l’affaire.

Tandis que des pensées sombres et vindicatives travaillent le cœur noble du gladiateur de Vinegar Yard, quatre hommes s’avancent, portant sur leurs épaules le cercueil qui a si vivement attiré l’attention de l’étranger. Ils le transportent à bord du steamer, et quelques instants après un individu aux façons ouvertes et aisées d’un gentleman, âgé d’environ quarante ans, traverse le passage étroit et s’occupe à arranger des colis qui sont en tas, séparés du reste des bagages qui encombrent le pont.

De nouveau les doigts du vieil étranger sont en activité dans la région de sa cravate. L’observateur superficiel aurait simplement pensé qu’ils étaient possédés du tic de tracasser ce bout flottant de mousseline, et cette fois les doigts de M. Peters télégraphièrent une réponse.