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LA TRACE

l’erreur, ce couvercle pourra être immédiatement replacé, et je serai disposé à vous offrir mes excuses les plus empressées pour avoir profané le repos du mort. Allons, Peters. »

L’agent muet se place à une extrémité du cercueil, tandis que son collègue se tient de l’autre. L’officier de Liverpool était exact dans sa supposition ; le couvercle était seulement maintenu par deux ou trois clous, longs et solides, qui cédèrent au bout de trois minutes. Les deux agents enlevèrent le couvercle du cercueil, et là, la face colorée, à demi asphyxié, ayant le désespoir dans ses yeux bleus irrités, les dents serrées de rage furieuse d’être dans l’impuissance d’échapper des griffes de ceux qui le poursuivaient, là, renversé à terre enfin, gisait l’élégant Raymond, comte de Marolles.

Ils lui mirent les menottes avant de le soulever du cercueil, avec l’assistance du boxeur. Des années après, quand le boxeur, devenu bien vieux, avait coutume de raconter à ses admirateurs et à ses clients, frappés de terreur, l’histoire de cette arrestation, la mémoire semblait lui faire défaut, et il omettait de mentionner soit l’agent de Liverpool, soit notre digne ami M. Peters, comme ayant pris part à l’affaire, mais il la décrivait comme conduite entièrement par lui seul, avec un nombre incalculable de : « Je vois… et ainsi donc je pense… et