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LA TRACE

bavarder de la chose, à moins que vous ne vouliez que votre précieux cou soit coupé un beau soir. »

— Et vous consentîtes à faire ce qu’elle demandait de vous ? insinua le conseil.

— Vraiment, je ne comprenais rien à l’affaire, répliqua M. Withers, mais j’entrepris l’ouvrage. « Ainsi, dit-elle, le marché est fait ! vous amènerez un camion près du terrain couvert de ruines, derrière Peter l’aveugle, à dix heures du soir, et vous vous tiendrez tranquille jusqu’à ce que vous entendiez un coup de sifflet ; quand vous entendrez un coup de sifflet, poursuivit-elle, vous conduirez votre camion devant notre porte d’entrée ; voilà tout ce que vous avez à faire, dit-elle, et avec cela de garder votre langue entre vos dents. » — « C’est bien, lui dis-je, je vais aller voir s’il y a quelque individu qui veuille me prêter un camion pour la soirée. » En effet, je trouvai un individu qui, voyant que j’en avais absolument besoin, tint bon pour un bob et un tanner pour sa location.

— Peut-être le jury désirerait-il qu’on lui dît quelle somme d’argent (je présume que c’est de l’argent) représentent un bob et un tanner ? dit l’avocat.

— Il faut que ce soit un joli tas d’ignorants alors, répliqua M. Withers avec plus de franchise que de circonlocution. Le moindre enfant reconnaît dix-huit pence quand on les lui présente.