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LA TRACE

— Que Dieu vous bénisse, monsieur ; pendant une demi-douzaine d’heures, si j’étais payé en conséquence.

— Pensez-vous qu’une demi-couronne soit suffisante pour vingt minutes ?

— Mais je ne sais pas, monsieur ; supposons que vous mettiez trois shillings ?

— Très-bien, dit Gus, ce sera trois shillings. Il est maintenant midi et demie (il regarde sa montre en parlant). Je vais m’asseoir ici et fumer une pipe ; si vous restez tranquille jusqu’à une heure moins dix minutes, vous aurez gagné les trois pièces. »

Gus entre dans le bateau et s’assied à la proue ; la tête de l’homme couché repose à la poupe.

« Pouvez-vous me voir ? demanda Gus.

— Oui, monsieur, quand je louche.

— Très-bien, alors ; vous pouvez voir que je ne tire pas le verrou. Tranquillisez-vous, il y a déjà cinq minutes de passées. »

Gus finit sa pipe, regarde de nouveau sa montre (une heure et un quart). Il siffle un air d’opéra, puis saute hors du bateau et relève le faux pont.

« Tout va bien, dit-il, le temps est écoulé. Eh bien, est-ce assez confortable ? demanda Gus.

— Que Dieu vous protège, monsieur, fameusement gentil, sauf qu’il y fait tout à fait chaud, et que cela vous dessèche joliment le coffre. »