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LA TRACE

L’autre pêcheur, M. Peters, leva alors la tête et, posant son filet, figura quelques mots avec ses doigts.

« Attendez un peu, cria Gus, à l’homme qui ramait pour s’éloigner, mon ami que voilà dit qu’il a entendu un plongeon dans l’eau il y a dix minutes et pense que c’était quelques gravois lancés par dessus le mur.

— Alors il a sauté ; le pauvre garçon, j’ai peur qu’il ne se soit noyé.

— Noyé ?…

— Oui, ne vous ai-je pas dit qu’un des aliénés a essayé de s’échapper par dessus ce mur et doit être tombé dans la rivière.

— Pourquoi ne me disiez-vous pas cela plus tôt alors, dit Gus, que faut-il faire ? Où y a-t-il des dragues ?

— Mais, à un demi mille plus loin, par malheur, à une auberge en bas de la rivière, au Joyeux bateau de la vie.

— Alors voici ce que nous allons faire, dit Gus : mon ami et moi allons descendre jusque-là pour chercher les dragues pendant que vous, camarades, vous allez regarder par ici.

— Vous êtes vraiment bon, monsieur, dit l’homme, nous pouvons, après tout, draguer le lit de la rivière, car je suis contrarié de l’idée que nous ne reverrons plus l’empereur Napoléon. Gare à mes