Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome II.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
LA TRACE

ment, complètement enseveli dans le mystère ? Promettez-moi, en conséquence, gentlemen, de me faire bénéficier de votre expérience ; et n’importe où cette expérience vous jettera dans la société d’hommes mauvais, souvenez-vous, que l’homme que je cherche peut se trouver parmi eux par suite de quelque circonstance inespérée, et que le trouver est l’unique objet de ma vie. Je ne puis vous donner le moindre indice sur ce qu’il a été ou sur ce qu’il est ; il peut être mort et hors de l’atteinte de la justice, mais il peut vivre aussi ! Et s’il vit, l’homme qui a subi l’infamie de son crime saura le traîner à sa condamnation. Gentlemen, dites-moi que vos sympathies sont pour moi. »

Ils le lui affirmèrent, non pas une fois, mais une douzaine de fois, lui serrant la main qu’ils inondèrent chaque fois de liqueurs diverses. Mais ils cessèrent enfin cette démonstration et le gentleman à la queue de billard après avoir cogné leurs têtes avec cet instrument pour les apaiser se leva comme président et dit :

« Richard Marwood, tous nos cœurs vous sont dévoués, absolument et complètement, et nous jurons de disposer pour vous de toutes les forces de nos intelligences, et de la plus grande énergie de nos facultés pour vous aider dans vos recherches. Gentlemen, êtes-vous disposés à souscrire à ce serment ? »

Ils étaient prêts à souscrire au serment, et chacun