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Page:Braddon - Le Secret de lady Audley t1.djvu/82

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LE SECRET

de la jolie figure de sa femme. Aussi, lorsque Robert fut sur le point de rentrer dans l’auberge, il suffit à Lucy de relever ses sourcils avec une charmante expression d’ennui et de terreur, pour apprendre à son mari qu’elle n’avait pas besoin d’être assommée par une présentation à M. George Talboys,

« Non, pas ce soir, Bob, dit-il, ma femme est un peu fatiguée après une longue journée de plaisir. Amenez votre ami demain à dîner, et alors Alicia et lui pourront faire une mutuelle connaissance. Faites le tour pour saluer lady Audley et nous rentrerons ensuite à la maison. »

Milady était si horriblement fatiguée qu’elle ne put donner qu’un doux sourire, et tendre une petite main gantée à son neveu par alliance.

« Vous viendrez dîner demain avec nous, et vous nous amènerez votre intéressant ami, » dit-elle d’une voix basse et brisée.

Elle avait été le principal attrait des courses, et était épuisée par les efforts qu’elle avait faits pour fasciner la moitié du comté.

« Il est bien étonnant qu’elle ne vous ait pas accueilli avec son éternel éclat de rire, chuchota Alicia, en se penchant hors de la portière de la voiture pour souhaiter le bonsoir à Robert, mais soyez sûr qu’elle le réserve pour vous subjuguer demain. Je suppose que vous serez fasciné aussi bien que tout le monde, ajouta la jeune demoiselle d’un ton un peu aigre.

— C’est une délicieuse créature, certainement, murmura Robert avec une admiration calme.

— Oh ! naturellement. Eh bien ! voilà la première femme sur laquelle je vous ai jamais entendu dire un mot agréable ; Robert, je suis fâchée de voir que vous n’avez d’admiration que pour les poupées de cire. »

La pauvre Alicia avait eu de nombreuses escarmouches avec son cousin à propos de ce tempérament