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Page:Braddon - Le Secret de lady Audley t2.djvu/204

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LE SECRET

Robert Audley interrompit vivement le docteur Mosgrave.

« Je vous assure, mon cher monsieur, que ce que je redoute le plus au monde, c’est un esclandre.

— Sans doute, monsieur Audley, mais vous n’espérez pas que je pardonne avec vous une des plus graves offenses faites à la société. Si j’avais des motifs suffisants pour croire que cette femme a commis un crime, je ne souffrirais pas qu’elle échappât à la justice, dût l’honneur de cent familles en dépendre ! Mais comme ces motifs n’existent pas, je vous aiderai de mon mieux. »

Robert Audley serra la main du médecin dans les siennes.

« Je vous remercierai plus tard quand je serai en état, dit-il avec émotion, je vous remercierai pour moi et pour mon oncle.

— J’ai encore cinq minutes et il faut que j’écrive à quelqu’un, » dit le docteur Mosgrave, souriant de la pression de main énergique du jeune homme.

Il s’assit à un bureau, et écrivit rapidement pendant sept minutes environ. Quand il s’arrêta, il avait rempli trois pages de papier.

Il mit sa lettre sous enveloppe et la tendit à Robert sans la cacheter.

L’adresse était celle-ci :

À monsieur Val,
Villebrumeuse,
Belgique.

M. Audley promena ses regards inquiets de l’adresse au docteur. Ce dernier mettait ses gants avec autant d’attention que si cette opération eût été pour lui l’affaire solennelle de sa vie.

« Cette lettre, dit-il, en réponse au regard inquisi-