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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/104

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LES OISEAUX DE PROIE

d’York ; ce sera bien le diable si vous ou moi ne parvenons pas à découvrir dans l’un d’eux les descendants de la fille de Christian. La fille elle-même peut bien exister encore, d’après le peu que nous en savons.

« — Et que comptez-vous faire au sujet de Samuel Meynell, mort à Calais ? Vous aurez sans doute à fournir la preuve de sa mort ; car je présume que dans une affaire de ce genre, il faut que l’on puisse tout prouver.

« — Très-certainement, il me faudra prouver le décès de Samuel, expliqua l’ardent généalogiste ; j’en fais mon affaire et m’en occuperai moi-même pendant que vous ferez la chasse à la branche femelle de Meynell. J’ai besoin de prendre l’air après un aussi rude travail. Je ferai un saut jusqu’à Calais pour y chercher le registre où est relatée l’inhumation de Samuel. Je présume que l’on aura pris la peine de le faire enterrer, bien qu’il fût étranger.

« — Et si je parviens à extraire de la mémoire du vieux Sparsfield le nom que nous cherchons ?

« — Dans ce cas, vous vous rendrez immédiatement à l’endroit et commencerez vos recherches sur les lieux. Il doit y avoir environ cinquante ans que cette femme s’est mariée ; vous pourrez encore rencontrer quelque habitant assez âgé pour l’avoir connue et se la rappeler. Oh ! à propos de cela, je pense qu’il vous faudra de l’argent pour les frais ? ajouta Sheldon avec un soupir.

« Il prit dans son portefeuille une banknote de cinq livres qu’il me remit comme s’il eût fait un grand sacrifice personnel. Je sais qu’il est pauvre et que c’est en en pressurant d’autres, non moins pauvres que lui, qu’il parvient à gagner quelque argent : une partie de cet argent est risquée par lui comme une spéculation sur les chances de la succession Haygarth, de même