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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/117

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LES OISEAUX DE PROIE

plus élevée de la vieille grille en bois, chantant sa chanson joyeuse : à mon approche, il sauta de la grille sur le mur moussu sans s’interrompre. Dans la disposition d’esprit où j’étais, j’aurais apostrophé une alouette ou un baudet ; je me sentais disposé au sentiment envers tous les êtres de la nature ; c’est pourquoi j’exprimai au rouge-gorge combien je le trouvais joli et que je périrais plutôt que d’enlever une seule plume de ses ailes.

« Obligé par le devoir de me rappeler mon Sheldon, même dans les moments où j’étais le plus enclin au lyrisme, je fis en sorte de combiner l’esprit méditatif d’un Hervey avec la clairvoyance affairée d’un clerc d’avocat, et pendant que je réfléchissais au sort commun à tous les hommes en général, je n’omis pas de rechercher sur les tombes moisies quelques traces des Meynell en particulier.

« Je n’en trouvai aucune, et cependant si la fille de Christian Meynell avait été enterrée là, le nom de son père aurait certainement été inscrit sur sa tombe. J’avais lu toutes les épitaphes, lorsque la grille en bois grinça sur ses gonds pour donner passage à un petit homme aux cheveux blancs, un de ces vieux traînards qui semblent avoir été créés spécialement pour remplir les fonctions de sacristain.

« J’entrai avec ce respectable personnage dans l’église, dont l’atmosphère n’était pas moins fraîche que celle de Spotswold. La sacristie était faite d’une petite chambre glaciale qui autrefois avait été un caveau de famille ; elle n’était cependant pas beaucoup plus froide que le parloir de Mlle Judson, et j’endurai bravement sa température tout en examinant les registres des soixante dernières années.

« Ce fut sans résultat. Après avoir tâtonné à travers