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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/119

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LES OISEAUX DE PROIE

lettre à cause même de la répétition de ce nom adoré.

« J’ai employé la journée du lendemain à faire une tournée aux environs dans un joli petit dog-cart loué à mon hôtesse pour un prix très-modéré. Je m’étais mis au courant de la géographie du pays environnant et je m’arrangeai de manière à visiter toutes les églises des villages dans un certain rayon ; mais, malgré mon inspection de tous les bouquins poudreux, malgré mon héroïque courage à supporter le froid et l’humidité dans les vieilles églises, mes efforts n’aboutirent qu’à un résultat absolument négatif.

« Je retournai à ma Pie à la nuit tombante, un peu découragé et extrêmement fatigué, mais néanmoins enchanté des aspects rustiques de mon comté d’adoption. Le cheval de mon hôtesse s’était admirablement conduit.

« Les Chandelles étaient allumées et les rideaux tirés dans ma confortable petite chambre, la table pliait sous le poids des préparatifs d’un de ces soupers qui feraient oublier à un alderman les délices de la soupe à la tortue, de la fine marée, et des rôtis de bécasse.

« Le jour suivant, à midi, un facteur des premiers âges m’a apporté une lettre de Sheldon. Le rusé compère m’y déclarait qu’il refusait de faire paraître une annonce ou de donner une publicité quelconque à ce dont il avait besoin.

« Si je ne redoutais pas la publicité, je ne serais pas obligé de vous donner une livre sterling par semaine, » disait-il avec une parfaite candeur, « car avec une annonce je pourrais me procurer plus de renseignements en une semaine que vous ne parviendrez à en réunir en une année. Mais je connais le danger de la publi-