Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
263
LES OISEAUX DE PROIE

— Je pensais à votre pauvre père… je ne parle pas de mon frère… il est mort dans la maison de Philippe, vous savez ; et si Philippe croyait aux revenants, il ne se fût guère soucié de continuer à habiter cette maison, voyez-vous. Mais il a continué d’y vivre pendant douze mois environ, et je suppose qu’il ne s’y trouvait pas plus mal à son aise que dans aucune autre. »

Sur ce, Georgy se mit à fondre en larmes, en racontant à la compagnie comment elle s’était enfuie de la maison dans laquelle son premier mari était mort, immédiatement après les funérailles.

« Et je puis dire que la conduite de votre père en cette terrible conjoncture, Charlotte, a été au-dessus de tout éloge, continua Georgy, en se tournant du côté de sa fille ; il a été si attentif, si bienveillant, si patient !… Je ne sais vraiment pas ce que je serais devenue si le pauvre Tom était tombé malade dans une maison étrangère. Je ne mets pas en doute que l’autre docteur, M. Burkham, a fait son devoir, bien qu’il n’eût pas autant de décision que je l’aurais désiré.

M. Burkham ! s’écria Valentin. Quel Burkham ?… Nous avons à mon cercle un membre qui s’appelle Burkham, un médecin, qui s’occupe un peu de littérature.

M. Burkham qui a soigné mon pauvre mari était un très-jeune homme, répondit Georgy ; un jeune homme blond, avec un teint frais et des façons un peu timides. J’aurais désiré qu’il fût plus vieux.

— C’est bien le même, dit Valentin. Le Burkham que je connais a le teint frais et les cheveux blonds, il ne doit pas avoir beaucoup plus que trente ans.

— Êtes-vous particulièrement lié avec lui ? demanda négligemment George.