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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome II.djvu/65

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LES OISEAUX DE PROIE


LIVRE SIXIÈME

L’HÉRITIÈRE DES HAYGARTH



CHAPITRE I

DÉSAPPOINTEMENT

De par le monde il n’est peut-être pas, pour un homme civilisé, de lieu plus maussade que Londres, au mois d’octobre. Cependant, pour Valentin tout frais débarqué d’Ullerton, Londres sembla un coin du Paradis. Le faubourg de l’Ouest de cette grande cité n’était-il pas habité par Charlotte et ne pouvait-il pas espérer qu’il la reverrait ? Il espérait. Il avait même ressenti quelque chose de plus que de l’espérance. Pendant qu’il s’avançait sur Londres à toute vapeur, il s’était bercé d’une délicieuse certitude. Le lendemain de bonne heure, du moins d’aussi bonne heure que possible, il se hâterait d’aller à Bayswater ; il se présenterait à l’élégante grille de Sheldon ; elle serait là dans le jardin, très-probablement, sa divine Charlotte, si radieuse que les sombres brouillards d’octobre en deviendraient dorés.