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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/136

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CROQUIS DU VICE

qu’il se consolait : « Il faut que ça pète ou que ça casse ! »

Et, ainsi, il continuait une existence sans ennui, car toutes ces petites choses-là n’étaient pour lui que des accidents, des contrastes qui lui faisaient trouver douces les soirées en la solitude de sa pensée, dans la confection d’un livre où la vie n’était qu’un idéal passager conduisant au suprême idéal, où les hommes n’étaient que des marionnettes très drôles faites pour le distraire du divin mensonge des femmes, créées par le diable, pour lui faire oublier qu’il existait.

Une nuit qu’il était à sa fenêtre, riant et pensant avec les étoiles, il lui vint une idée géniale.

Il se souvint d’un ami, poète comme lui, mais poète à l’envers, s’il est permis de s’exprimer ainsi, un poète qui rimait rarement parce que, disait-il, la poésie n’est plus qu’un casse-tête chinois chargé d’allonger outre mesure la pensée humaine ; et comme ce poète était sans emploi, il ne demanderait certainement pas mieux que d’accepter