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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/143

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CROQUIS DU VICE

se prélassait, savourait longuement ce qu’il y a de délicieux dans la femme, lui, sans un remords.

Il advint qu’une nuit princièrement arrosée de vins royaux, tous deux voulurent être maître et pas un ne voulut être simple secrétaire. La petite en valait la peine, car elle était petite, et si étrange et si bizarre avec ses grands yeux qui, constamment, tournaient autour de leur orbite, mus par les vapeurs des vins, et ses cheveux ni blonds, ni bruns, ni roux, presque verts, presque jaunes, parfois bleus tombant d’un jet jusqu’au talon d’un pied si petit que Bithume avait dit : « Faut se baisser pour le voir. »

— Allez me chercher trois louis, dit Messade.

— Tiens… tiens… mon secrétaire, qui m’envoie chercher de l’argent.

— Comment ça ?

— Aujourd’hui, c’est vous qui êtes mon secrétaire.

— Pas de bêtises, vous êtes saoûl.