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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/148

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CROQUIS DU VICE

nel nous descendons, en zigzag, il est vrai, des Mohammed-Haçan-Khan, et du côté maternel, en droite ligne des Mohicans. Noblesse oblige : je ne pouvais pas laisser épanouir au foyer conjugal la fleur d’un autre. Tu as donc une sœur ; et cette sœur il te la faut retrouver ; il faut que tu lui remettes les cent mille francs amassés, pour elle, par ta mère… Si tu es généreux, tu peux ne faire qu’un lot de vos fortunes respectives et le diviser en deux parts égales. »

Mohammed répondit :

« Je partagerai. »

Et Ahmed-Ben-Biskra, après un grand soupir, demanda :

« Veux-tu le jurer ? je porterai ce serment à ta mère. »

Mohammed jura.

Le vieillard eut des éclairs dans les yeux :

« Ta sœur a dix-huit ans, dit-il, elle est certainement à Paris, je ne sais où. Elle est brune et très jolie. Tu la reconnaîtras à un grain de beauté qu’elle porte sur chaque sein. C’est tout ce que je connais d’elle. »