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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/154

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CROQUIS DU VICE

— C’est une lettre.

— Je le vois bien, mais le type ? il doit être fou ?

— Non, il a l’air très sérieux.

— C’est encore moins drôle. Donnez-moi ce peignoir et faites entrer.

Les clairs yeux bleus de la jeune femme clouèrent Mohammed dans une immobilité pleine d’admiration béate. Et comme il restait debout devant elle, assise sur un pouf, au milieu de la chambre, elle lui dit :

— Ne vous gênez pas, Monsieur. Prenez cette chaise et contez-moi votre petite affaire.

Il balbutia :

— Mademoiselle, la lettre que… Mais savez-vous que vous êtes vraiment jolie ?

— Oui. Il y en a qui me trouvent bien ; d’autres, très bien… Et votre sœur ?

— C’est une affaire très délicate : Je recherche ma sœur, une jeune fille algérienne, de votre âge, portant votre nom, et très jolie, comme vous.

— Je n’en doute pas.