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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/183

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CROQUIS DU VICE

« Chère mademoiselle,

« Votre lettre a jeté en moi toutes les agonies. Pourtant un horizon de lumières roses illumine mon âme triste.

« Comme vous, je suis orphelin. Pourquoi ne pas associer nos deux infortunes et retrouver en nous la famille perdue ?

« Vous êtes pauvre, tant mieux ! j’aurai plus de courage pour augmenter mes ressources. Vous aurez de belles toilettes, de beaux colliers, des diamants, des fleurs. Mais, moi, j’aurai un collier plus joli que le vôtre : vos deux bras. J’aurai des diamants plus brillants : vos yeux. Et des fleurs plus fraîches : vos lèvres.

« J’aurai pour vous des caresses si tendres que s’envolera, bien loin, le souvenir des jours mauvais.

« Yvonne, je vous aime, je vous adore. Et pourquoi ne pourrais-je pas vous aimer ? Non, vous n’êtes pas une fille, vous êtes ma mie, mon cœur, mon âme, ma vie.

« Voulez-vous être ma maîtresse chérie,