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LA FILLE-GARÇON
I
À Georges d’Espagnat.
Louise était toute blonde, très ferme ; son corsage bien garni de friandises, faisait une courbe en demi-cercle qu’égalait seule la puissance de ses hanches qui devaient — hélas ! receler de bien affolantes choses. Et tout cela était façonné avec un soin extrême. Ses lèvres un peu fortes, un peu rouges, ébranlaient tout mon être et j’aimais à me reposer parmi le myosotis de ses yeux.
Aujourd’hui, Louise a perdu ses couleurs de fleur vivante ; ses cheveux sont toujours un ruissellement d’or sur la nacre des épaules, mais ses lèvres se sont décolorées sur les lèvres d’un joli bébé.