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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/213

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CROQUIS DU VICE

Honorine serait donc restée seule bien des nuits sans l’obligeance du baron André Hock, ami intime de son mari, qui tous les soirs, abandonnait le cercle pour tenir compagnie à la comtesse.

Un soir, Honorine l’attendit vainement. Dix heures : le baron n’était pas venu. Elle ne put dormir, obsédée par de douloureuses pensées : « De tout ce qui arrivait, son mari en était la cause : pourquoi l’avait-il délaissée, elle, si douce, si caressante, si furieusement belle en ses transports… Le cercle ! Le cercle où les femmes n’entraient pas, qu’était-ce donc ?… Maintenant, du même mépris le baron devait la dédaigner, elle s’était donnée, à lui, par énervement, par ennui, et lui, l’heureux, n’avait pas respiré tous les parfums de sa chair troublante, n’avait pas usé toutes les caresses, n’avait pas entendu tous les cris, tous les soupirs ; il n’avait pas… »

Trois coups frappés à sa porte la firent se lever.