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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/215

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CROQUIS DU VICE

çonner des chose que… qui… enfin, il vaut mieux le laisser croire qu’il ne croit rien.

— Alors vous partez ?

— Oui, dans un instant. C’est bien simple… Si vous regardiez par la fenêtre, vous le verriez venir et je déambulerais par l’escalier de service. Me voici, comme dans la chanson, prêt à sortir avec ma canne et mon chapeau.

Honorine se pencha sur l’appui.

L’air était tiède, arrivait par bouffées odorantes qui la grisaient.

L’énervement d’une nuit passée sans sommeil la disposait à exagérer les beautés d’un chaud matin de printemps lumineux et doré sous les rayons d’un soleil qui montait lentement.

Elle regardait, tout émotionnée, les arbres vibrer, frissonner en la transparence de leurs feuilles tigrées d’ocre rouge ; elle anhélait devant la grande pelouse verte mi-rosée de diamants ensoleillés, poussait des petits cris, en apercevant, de l’autre côté de la route, des canards dans le bassin du parc,