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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/27

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LA PIERREUSE

À Steinlen

Quatre heures du matin.

Pas d’air, une chaleur d’étuve sous un ciel sombre tigré de flocons de ouate qu’argente une moitié de lune. Telles, des étoiles usées près de s’éteindre, se meurent en leurs prisons de verre les lumières des gaz. Les maisons font tache sur le ciel et, devant, se découpent en une traînée d’ombres les arbres du boulevard. Glissant sur les trottoirs en une promenade lente, des hommes passent vêtus de loques, le pantalon frangé, zigzagué près des chaussures sans talon ; ils ont la même démarche incertaine et trem-