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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/44

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CROQUIS DU VICE

certaine d’un cerveau de quinze ans. Quinze ans, les avait-elle ? Les jambes à peine dessinées, très blanches, mi-voilées par la flanelle d’une robe crème à volant bleu tombant sur les mollets délicats, conservaient discrètement l’incognito des hanches. Peu de poitrine si ce n’est deux pointes roses perçant la dentelle d’un col ajouré. Ses bras un peu maigres avaient déjà des parfums de femme. Légèrement estompés, ses yeux révélaient des fatigues précoces, ses yeux bleu pâle, pâles comme ses lèvres.

Aussi, pourquoi le baron avait-il demandé une fille maigre ?

Au bruit infernal d’un orchestre diabolique, les hommes tournent, sautent, se trémoussent atteints d’épilepsie ; les femmes, les jupes relevées, tendent le ventre, écartent les jambes avec, de la main, des gestes obscènes, invitateurs ; leur bouche s’ouvre grande en des grimaces de pâmoisons, d’un coup de reins les jupes volent, les pantalons