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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/59

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CROQUIS DU VICE

sous, doux Jésus ! belle comme vous êtes et vous seriez si jolie avec une toilette comme celle que porte cette jeune femme qui passe.

— Ça !… c’est une cocotte.

— Hélas ! que voulez-vous !… elle est plus à plaindre qu’à blâmer. On ne peut lui jeter la pierre, à cette jeune fille, travailler pour ne rien gagner, il faut un courage, pensez donc !… et qui sait si elle n’avait pas aussi une mère malade…

Voyant l’impression produite sur la jeune fille, elle continue avec un geste, comme si elle chassait la tristesse d’une pensée : — Parlons d’autre chose. Je connais une modiste chez qui vous gagnerez le double au moins.

— Madame, que vous êtes bonne !

— Non, ma belle, vous êtes si mignonne… demain n’allez pas à votre magasin, venez me prendre à neuf heures, nous irons, ensuite, chez cette personne… Tenez : voici cent sous pour votre mère… Permettez que je vous embrasse, ma petite.

— Que vous êtes bonne !