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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/61

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CROQUIS DU VICE

une gaillarde qui n’avait pourtant pas besoin d’aller prendre domicile rue de la Lune, les petites amies, la main dans la main, heureuses de vivre, enfin ! dédaigneuses des hommes, passeront hautaines et méprisantes devant les anciennes camarades des vrais ateliers « assez bêtes pour, dans un siècle de progrès, mourir lentement à raison de cinquante sous par jour ». Si elles ne font fortune et ne peuvent ouvrir boutique dans un quartier du centre ou recevoir au premier étage d’une maison d’aspect convenable, à leur tour elles seront procureuses, chercheront, fouineront entre les portes mi-closes des ateliers, monteront dans les mansardes où se meurent les mères et fourniront aux maisons de rendez-vous, aux boutiques de prostitution des rues Ambroise, Beaurepaire, Saint-Lazare, du Château-d’Eau, Condorcet, Le Peletier, Rivoli, Saint-Marc, Drouot, pour ne parler que des mieux cotées, les femmes, les filles et les enfants nécessaires à la prospérité de ce répugnant commerce.