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Page:Brandimbourg - Croquis du vice, 1897.djvu/78

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CROQUIS DU VICE

Ce soir-là, Héliogabe n’avait pas quitté sa place dès la représentation de l’hercule. Il regardait, anxieux, la vieille tapisserie reprisée qui lui masquait la sortie des artistes. Visiblement énervé, agacé, ne tenant pas en place, il se tournait à droite, à gauche, n’écoutant pas la Mort de Samson qui devait, pourtant, mourir « aux applaudissements du public. »

Il fit signe au clown, burlesque, dans son maillot en tire-bouchon.

« Qu’est-ce que Monsieur veut ?

— Portez donc cette lettre à Goliath.

— Bien, monsieur. Y a-t-il une réponse ?

— Oui, oui, je l’attends. »

Il jeta, autour de lui, un regard circulaire, comme s’il craignait avoir été entendu.

II

Derrière la toile, au fond du petit espace fier de porter le nom pompeux de coulisses, Goliath faisait sauter sur ses genoux la mignonne Alalah ben Riflard, l’aidait à pi-