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CHAPITRE xv

En allant chez sa tante, Alix ne trouva pas la paix qu’elle escomptait. Dès le premier soir de son arrivée, en entrant dans sa chambre de jeune fille, elle fut assaillie par une foule de souvenirs pénibles, qu’il lui fut impossible d’éloigner. Tout ici rappelait trop sa faute ; elle lui apparut irrémédiable. Le faible espoir qu’elle entretenait d’un rapprochement avec son mari, s’évanouit. Elle se trouva malheureuse comme la dernière des déshéritées, et rien ne vint la consoler parce qu’elle était le propre artisan de sa souffrance. Elle s’endormit à l’aube, et rêva de son amour. Son réveil la trouva plus vaillante, le cœur est si tenace !

Au cours de la visite que Paul fit à sa femme le lendemain, il lui demanda après une brève hésitation :

— Alix, accepteriez-vous un cadeau de moi…

— Avec plaisir, répondit-elle le cœur battant.

— Voici, dit-il en présentant, un écrin de velours noir à filigrammes d’argent.

Alix pressa le fermoir de la boîte, et eut une exclamation admirative en voyant le contenu.

— Oh, Paul, merci ! Ce bijou est merveilleux, ajouta-t-elle, en faisant couler un superbe fil de perle entre ses doigts.