l’avait charmé. Ce fut d’une voix triomphale qu’en entrant au logis de la rue Bourlamaque il appela sa femme :
— Jeanne, nous sommes arrivés !
Elle accourut, et apercevant celui qui allait devenir son fils, elle joignit les mains, ravie.
— Oh cher mignon, dit-elle viens que je t’embrasse.
— Mon Paul, voici ta maman, dit Eustache.
Au nom de papa prononcé par Sœur Véronique, l’enfant avait souri, à celui de maman, une douleur crispa ses traits, et ses yeux purs s’emplirent de larmes. Pourquoi ce chagrin subit à la douce appellation qu’il ne connaissait pas pourtant ? Dans le mystère de son âme enfantine soupçonnait-il les caresses perdues… Mais les larmes du petit Paul séchèrent vite sous les baisers de la bonne Jeanne.
— Viens, mon petit, viens te reposer, dit-elle, en entraînant l’enfant, j’aurai tant de plaisir à border ton lit ce soir.
Lorsque l’enfant fut endormi, Jeanne le regarda un long moment, puis marchant sur la pointe des pieds pour ne pas l’éveiller, elle alla trouver son mari qui fumait, l’air réjoui.
Eustache accueillit sa femme avec un large sourire.
— Hein, ma chère, avons-nous eu la main assez heureuse ! Il me semble que ce petit nous a toujours appartenu.
— C’est vrai ; comme je le sens déjà mien.
— Oh, à propos.