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sont équilibrés, on maintient cet équilibre tout en permettant le dépôt de graisse dû au surcroît de nourriture qu’on a été obligé de donner pour favoriser ce but.

On reproche à la vache Gascone de ne pas être assez bonne laitière ; mais elle ne peut avoir, pas plus que n’importe quelle race bovine, toutes les qualités à la fois ; et la réputation de bonne travailleuse, ainsi que la faculté de bien s’engraisser après, lui suffisent pour la faire estimer entre les races françaises. Du reste, la faculté lactifère est une aptitude spéciale qu’on ne peut créer qu’en en sacrifiant d’autres et en mettant en jeu des moyens anti-hygiéniques impropres, par conséquent, à développer l’aptitude au travail.

Il est donc bien établi que la race bovine gascone est spécialement une race de travail, une bonne race de consommation et une mauvaise laitière.

Son centre de production est dans tout le département du Gers, de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. C’est dans les coteaux du Gers, dans l’arrondissement de Lombez, que la race a pris naissance ; c’est là aussi qu’on la reproduit avec ses caractères les plus uniformes. Mais de là elle s’irradie dans les localités environnantes en fondant ses caractères avec les races voisines : du côté de l’Aveyron avec la race d’Aubrac, du côté de l’Ariège avec la race Carolaise et la race de St-Girons, du côté du Lot-et-Garonne avec le Garonnais du coteau ; du côté des Pyrénées avec les races Béarnaise et Basquaise.

Peut-être toutes ces races, qui ont entr’elles une certaine uniformité, dérivent-elles toutes d’une race souche qui aurait existé d’abord dans la contrée et qui leur aurait donné naissance. Quelle différence y a-t-il, en effet, entre la race Gascone et la race Carolaise ? Aucune, si ce n’est que dans cette dernière la taille est moins élevée et les formes mieux