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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/148

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LA VIE DE FAMILLE

mêmes que les nôtres, il devient évident que l’idée du beau ne diffère pas essentiellement, que la raison morale est au fond la même, qu’elle reconnaît le même principe, la même pensée fondamentale. Vous l’avez prouvé clairement, vous avez prouvé que, ces globes suivant des lois semblables à celles qui gouvernent le nôtre, il est probable et même certain que des êtres pensants, doués d’une raison, de sens semblables aux nôtres, existent dans ces mondes, comme leur produit le plus élevé, comme la fleur de leur vie et de leurs lois. Il n’est pas probable que le grand Créateur y ait laissé son œuvre inachevée.

Mêmes lumières, mêmes ombres ! J’ajoute : Même joie, mêmes larmes, même désir, même espérance, même foi, même Dieu créateur, médiateur, consommateur, avec des conditions variées peut-être dans leur développement, mais au fond les mêmes pour tous les mondes. J’ignore si vous allez aussi loin que moi ; mais nous serons, je crois, d’accord (en une chose du moins), car cette pensée est tirée de votre écrit : c’est-à-dire que, dans l’univers, dans chaque étoile, même la plus éloignée, il ne se trouve rien qui soit complétement étranger, inconnu sur notre globe et à la raison qui vit en nous ; depuis le calme d’hiver d’Uranie jusqu’à la vie de rotation brûlante, passionnée de Mercure ; depuis la nébuleuse qui se forme lentement sous les yeux du Créateur, d’après des lois et des forces semblables à celles de notre terre, jusqu’à l’étoile dont la matière, ayant atteint le degré le plus élevé du perfectionnement, porte des sociétés harmonieuses composées de créatures humaines dans toute leur beauté, ainsi que les animaux : avec toutes les positions, les variétés, les scènes, les développements individuels en nature et en esprit, que la vie de la terre et l’imagination de l’homme font pressentir, et