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LA VIE DE FAMILLE

son qu’il produira n’amènera-t-il pas le même résultat ? Seulement les grains de sable seront des hommes, des sociétés, des États. Il répandra la beauté, l’harmonie sur le monde, il n’y aura plus de dissonances, de gémissements ; c’est ce que nous disent les pressentiments les plus raisonnables de tous les peuples, c’est ce que vous nous avez dit avec une certitude scientifique dans « l’Unité de la raison, dans l’univers. » Dieu l’a dit lui-même en révélant qu’il était l’amour éternel. C’est pourquoi je vois dans les phénomènes variés de la vie, dans tout ce qui est ténèbres, chaos, dans toutes les étoiles, dans toutes les larmes, des figures harmonieuses, l’étoile éternelle, enfant de l’harmonie, l’univers futur de Dieu, le royaume futur de l’homme, et je pleure tout en étant ravie.

Vous voyez, mon ami, quelle joie lumineuse et pure votre livre a fait naître en moi ; la propager a toujours été votre souhait. Il m’est impossible d’exprimer combien mes matinées ont été riches lorsque, votre livre à la main et assise sur le bord de la mer, je voyais se développer devant moi cet espace infini comme les vues que vous aviez évoquées à mes yeux ; ou bien, le soir, lorsque je visitais avec vous, en imagination, les mondes brillants qui roulaient au-dessus, autour de moi, en conformité des pensées sur la métamorphose des choses, que je tiens de vous, tandis que de jolies visions célestes formées par des feux et des explosions phosphorescentes illuminaient le firmament.

J’ai souvent entendu, dans le Nouveau-Monde, prononcer avec distinction votre nom ainsi que celui de Linné et de Berzélius. Le professeur Henry a été le premier à faire connaître ici vos écrits scientifiques. La rapidité et l’habileté avec lesquelles toute découverte naturelle scientifique est appliquée dans ce pays à l’utilité générale vous réjouirait