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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 2.djvu/312

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LA VIE DE FAMILLE

de l’aristocratie de ce pays. » C’est prévoir les choses d’un peu loin, mais elles vont vite ici.

En nous rendant au fort Snelling, nous avons visité une cataracte appelée les « Petites Chutes. » C’était petit, mais si joli, si pittoresque, qu’elles mériteraient un tableau, un chant, une légende spéciale : l’écume la plus blanche, le rocher le plus noir, la chute la plus gracieuse et en même temps sauvage, moelleuse. Les petites choses deviennent grandes par leur perfection.

Plus tard.

Je suis allée voir aujourd’hui, en compagnie d’un aimable et jeune prêtre, ce qu’on appelle « la Caverne de la Source, » à une petite distance de la ville. C’est une grotte souterraine avec beaucoup de couloirs et de salles, du même genre probablement que la célèbre caverne de Mammoth dans le Kentucky. Le Minnesota contient plusieurs de ces palais souterrains ; on ne les a pas encore explorés. Quant à celui-ci, je me suis contentée de m’asseoir sous son magnifique portique voûté, de boire de l’eau de sa source de cristal, d’écouter le chant des eaux qui tombent bien avant dans cette caverne. On y arrive par un enfoncement abrupte et profond ressemblant à une fosse gigantesque. Lorsqu’on est en bas, on se trouve entouré de hautes murailles en pente et de grès ; dans l’une d’elles est une porte gigantesque, l’intérieur est sombre. Ces murailles sont percées partout d’une infinité de trous ronds où les oiseaux ont fait leurs nids.

Nous nous étions rendus à cette caverne par de jolies prairies bordant le Mississipi. L’herbe était haute et jaune,