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LA VIE DE FAMILLE

destinés à une activité d’un autre genre, quoique dans un but proche parent du premier.




Hier et avant-hier soir j’ai fait mes voyages de découvertes solitaires dans et hors la ville.

Saint-Louis, situé sur des terrasses onduleuses assez élevées, au-dessus du Mississipi, a tout l’air de devenir une ville immense. Elle a commencé à bâtir ses faubourgs dans des endroits fort éloignés les uns des autres ; mais des routes (et aussi des chemins de fer), des rues, sont déjà tracées. Ces constructions pour faubourgs sont ordinairement placées sur des hauteurs avec vues magnifiques sur le fleuve et la contrée. D’épaisses colonnes, noires comme charbon, tourbillonnent dans l’air et annoncent le développement de la vie industrielle. C’était joli à voir sur le ciel doré du soir ; mais ces colonnes de fumée font tomber sur la ville une pluie de suie et de cendres qui n’est pas agréable. On construit, dans Saint-Louis, et côte à côte, de vastes magasins de marchandises, d’immenses boutiques pour la vente, et des maisons de commerce. La position de cette ville, près de l’embouchure du Missouri dans le Mississipi, son trafic par le premier avec tout le grand Ouest, et par le second avec les États du nord, du sud et de l’est de l’Union, lui offre les moyens d’acquérir un accroissement presque sans bornes. La probabilité d’un chemin de fer allant d’ici à l’océan Pacifique, entreprise poussée énergiquement par une foule d’hommes actifs de l’Ouest, augmente l’importance de la ville. Aussi, le nombre des émigrants, surtout Allemands, augmente-t-il chaque année.