espagnole, et ressemblant beaucoup à celle de danse. J’ai vu la grande parade de la nef, des femmes agenouillées par masses sur de beaux tapis. Beaucoup d’entre elles étaient jolies, toutes en grande toilette, en soie, velours, diamants et fleurs, cou et bras nus ; des voiles transparents, noirs ou blancs, étaient jetés sur ces femmes à demi vêtues, plus occupées évidemment de leur personne que de leur livre de prières. Elles étaient entourées de rangées d’hommes debout bien habillés, plus occupés, de leur côté, à lorgner les dames que de — toute autre chose. Quant au culte et à la dévotion, personne n’y songeait, excepté deux personnes, — si j’en juge d’après leur visage, — une mulâtresse et un Espagnol âgé. Du reste, beaucoup de prêtres et de cérémonies. Le chœur était orné, jusqu’à la voûte, de branches de palmiers, de drapeaux et d’images saintes. Des palmes furent bénites et distribuées. Les militaires espagnols participaient à la solennité ; les soldats furent alignés dans l’église. — La plupart me parurent fort jeunes et frêles, ayant des traits fins et agréables. Les esclaves, hommes et femmes, après avoir étendu les tapis devant leurs maîtresses, s’étaient retirés à l’entrée de l’église et agenouillés sur les dalles. Une étrangère, une protestante, à genoux au milieu d’eux, priait pour eux comme pour elle et les siens. La prière qu’elle a faite ici à son intention personnelle est celle de la reconnaissance. On lui donna aussi une palme bénite, qu’elle emportera dans son foyer, bien haut dans le Nord, en souvenir de cette belle matinée éclairée par le soleil et chaude. La vie paraissait facile et lumineuse pour tous. Ah ! si la vie intérieure y répondait, qu’il serait aisé de vivre et de chanter ici des cantiques d’actions de grâces !
Les belles toilettes me font plaisir à voir, quoique les