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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/134

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LA VIE DE FAMILLE

fait pénétrer le soleil et croître des palmiers dans ses chambres obscures. Je sais qu’au delà de celles-ci il y a encore en moi des espaces sombres qui me sont inconnus, que la vie terrestre ne pourra pas expliquer, car les cryptes de la vie ne s’éclairent qu’instantanément et obscurément sur la terre.

La forme la plus décidée et la plus jolie de cette grotte est celle de la Colonne. Les gouttelettes qui suintent à la voûte tombent à terre, se coagulent et forment une élévation conique ; il en est de même en haut. De gouttelette en gouttelette, les deux masses se rapprochent, les siècles finissent par les réunir, et il en résulte une colonne qui paraît soutenir la voûte et ressemble souvent à un palmier. Il y avait plusieurs de ces colonnes-palmiers complètes dans la grotte, d’autres étaient encore en formation. La puissance de la gouttelette est grande !

Lundi matin.

J’ai parcouru les parcs, étudié les parasites, dessiné des arbres. À Cuba, un bouquet de bois est une agglomération de taillis et de plantes épineuses impossible à traverser. On voit dans les parcs quelques beaux arbres élancés ; mais le plus grand nombre est difforme, grâce aux parasites ou à d’autres causes : le beau et le hideux se touchent. On voit parfois des parasites croître sur des parasites. C’est ainsi que j’ai découvert aujourd’hui un beau convolvulus à grandes fleurs blanches à la cime d’un arbre mort et couvert lui-même de plusieurs plantes aériennes. Les convolvulus sont abondants et forment, avec leurs jolies fleurs, le principal ornement des haies vives, qu’ils