on les voit souvent déployer leurs ailes et s’envoler dans l’espace en répandant une clarté sans égale.
Je retournerai demain à Matanzas, et de là à la Havane ; j’irai ensuite à San Antonio de los Baños ; la nature y est, dit-on, grandiose ; puis, dans une plantation plus éloignée. Un jeune planteur d’ici, créole français, appelé Sauval, veut que je fasse la connaissance de sa mère, veuve en secondes noces d’un Espagnol, le marquis de Carrera, et m’en a parlé de manière à me faire désirer de la connaître. Madame de Carrera aime, à ce qu’il paraît, la littérature, les arts et ceux qui les cultivent. Je resterai donc à Cuba plus longtemps que je ne l’avais pensé ; mais… je ne viendrai qu’une fois en ma vie dans cette île, qui est cependant la demeure du beau, et je suis surprise de ce qu’elle est si peu connue encore. Le naturaliste, l’architecte, le peintre, le poëte y trouveraient des inspirations, des idées nouvelles. L’air et la lumière, le monde des plantes, sa terre, ses grottes, sont pleines de vie et de beauté. Il y a non loin d’ici une grotte remarquable que nous irons voir demain matin, si la chose est possible.
Nous avons maintenant une jeune créole française très-vive, Eudoxie Bacot, dont la causerie joyeuse et la personne naturelle, remplie de grâces, est amusante à observer. Les jeunes filles de ce pays, ainsi que celles de Suède, se représentent le foyer comme une sorte de paradis où pas un homme n’entrera. Le frère d’Eudoxie paraît avoir l’idée d’un paradis du même genre dont les femmes seront exclues. Je soupçonne que l’un et l’autre en sortiront d’eux-mêmes pour entrer dans l’état du mariage. J’ai dessiné le portrait d’Eudoxie dans mon album.
Tandis que je m’en occupais, un petit lézard s’est tenu pendant deux heures au moins sur une branche, près de