hémisphère méridional. Les livres et les gravures me viendront en aide pour les détails[1]. J’ai vu la face de la terre dans sa région la plus chaude ; je connais les conditions de la vie journalière de l’homme dans ce pays, ses jouissances, ses tortures ; j’ai compris le caractère nouveau du livre de la création et de la vie de la nature ; j’en suis satisfaite et reconnaissante. Après avoir prolongé mon séjour à Cuba d’une couple de semaines pour voir madame de Carrera et la belle contrée des cafetals, à l’est de la Havane, je m’éloignerai du tropique et des palmiers pour me diriger vers les États-Unis, et j’espère dans quelques mois revoir la Suède, toi et tous ceux que j’aime. Crois-moi, notre forêt de pins m’est plus chère que les bosquets de palmiers. Je ne pourrais toujours pas vivre ici.
Je cours les aventures en pays étrangers ; elles sont, pour le moment, d’une espèce moins agréable. Je suis seule dans une petite posada ou fonda espagnole (auberge de
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Je vois ici des gravures représentant Mexico et autres villes
espagnoles de l’Amérique. Ce sont des répétitions de la Havane. L’excellente
Histoire de la conquête du Pérou et du Mexique, par l’Américain Prescott,
me fait connaître les parties élevées de ces contrées, en même temps que le
noble peuple qui les a habitées. Des Atzèques chrétiens ne manqueront pas
d’y régner un jour, d’élever un temple nouveau sur ce noble sol païen.
(Note de l’Auteur.)