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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/301

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

trefois la ville de Frédérica, par Oglethrope, le premier colon de la Géorgie. La position semble en effet excellente, mais il ne reste de la ville que quelques ruines couronnées par des arbres et des arbustes verts.

Nous arrivâmes à l’avance, le bateau se fit attendre plusieurs heures. Enfin nous partîmes pour Savannah, où j’ai vu, en outre, de bons et anciens amis, une maison destinée aux matelots et dirigée par les dames de la ville. C’est un établissement simple, mais bien administré. Les matelots qui arrivent à Savannah y trouvent au plus bas prix possible le meilleur confort, et, dans une grande salle commune, une nourriture saine pour le corps et l’âme. Celle qu’on destine à cette dernière se compose de bons livres et de petits traités contenant des narrations avec tendance religieuse.

Madame Burrows, qui m’a conduite dans cette maison, est l’une de ses directrices, et fille du sénateur Berrian. Quoique femme, et mère heureuse de six garçons et une fille, elle trouve du temps et du cœur pour donner des soins aux fils de Neptune, qui, sans cela, seraient abandonnés à des vents plus dangereux pour eux dans Savannah que sur mer. Épouse, mère, citoyenne, tels sont les titres de la femme du Nouveau-Monde.

Dans l’hôtel Pulaski, où j’ai demeuré pendant quelques jours pour ne pas me séparer de madame Howland, j’ai fait la connaissance d’une jeune femme qui habite une plantation. Elle est venue en ville avec sept garçons lui appartenant et se suivant à un ou deux ans d’intervalle. La mère et les enfants étaient pleins de vie, et la première occupée seulement à contenir ses garçons joyeux, qui voulaient courir dans la ville comme ils sont accoutumés à le faire à la campagne. On devait les mettre en pension ici.