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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/70

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LA VIE DE FAMILLE

sant, il ressemble à celui de nos moineaux, mais il a plus de netteté et de douceur ; il est produit, dit-on, par les petits lézards, en grand nombre ici, et qui ont de la voix.

La ville a un aspect tout particulier. Les maisons sont basses (deux étages seulement), les rues étroites, de sorte qu’une foule de toiles sont tendues d’un côté à l’autre. Les murs des maisons, des palais, des tours, sont peints en bleu, en jaune, en vert, en orange, et souvent ornées des peintures à fresques. On redoute pour les yeux le blanc et la réverbération du soleil sur les murs de cette couleur. On ne voit ni cheminées, ni colonnes de fumée. Partout des toits plats avec balustrades en pierre ou en fer, et urnes à flammes de bronze. Je ne comprends pas ce que deviennent le feu et la fumée. L’atmosphère de la ville est limpide comme le cristal. Les rues ne sont pas pavées, et lorsqu’il pleut, comme cela a eu lieu, par averses pendant une couple de jours, il en résulte d’immenses flaques et des trous pleins d’eau ; et lorsqu’elles sont sèches, beaucoup de poussière. Des trottoirs étroits, qui permettent rarement à deux personnes de passer l’une à côté de l’autre, longent les maisons.

Dans les rues court et vole dans toutes les directions une espèce de grand insecte ayant de très-longues pattes de derrière, un long museau sur lequel est une corne noire ou élévation ressemblant à une tour ; c’est l’aspect que me présentaient, au premier moment, les équipages de Cuba ou volantes, seuls véhicules de la Havane. En y regardant de plus près, on les prendrait pour une espèce de cabriolet dont les deux et immenses roues sont placées en arrière de la caisse. Celle-ci repose sur des ressorts placés entre les roues et le cheval qui traîne la voiture ; il est attelé à une bonne distance de la caisse. Le conducteur,