Page:Breton - Un peintre paysan, 1896.djvu/193

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1«I ne doit pas être la chose principale en art comme ailleurs ? Mais tout cela c’est son vêtement, ou plutôt c’est sa forme. Peut-on concevoir une idée sans forme? J’ajouterai que plus elle sera élevée, plus su- blime sera la forme qu’elle revêlira. On peut donc juger une idée par sa forme, si incorrecte même que soit cette forme, la beauté n’étant pas nécessairement la correction. Or, la forme merveilleuse par excellence, la plus tendre, la plus énergique, la plus splendide que ridée puisse revêtir, c’est celle des arts. Une partie de la nouvelle école cherche des effets de style souvent bizarres et maladifs, de subtiles raretés de nuances, et fait bon marché du sens et des règles les plus nécessaires. Elle a gravement tort et un peu raison. Elle a tort parce que l’absurde, sous n’im- porte quelle forme fatalement absurde aussi, est toujours l’absurde, et elle a raison en ce sens que la poésie est un vêtement d’une réelle va- leur. Les idées appartiennent aussi bien à la prose, mais le vêtement de l’art les transfigure. Quant aux règles de la prosodie, dont on fait si bon marché, comme elles ont été établies d’après les œuvres des hommes de génie, le génie seul a le droit d’y toucher. Je les suis donc scrupuleusement; mais je