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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/11

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Jouets de l’ignorance et de ses vanités,
Jettez en même temps toutes les vérités,
Et toutes les vertus y viendront à leur suite.
La terre est toujours calme alors qu’elle est instruite.
Mais cette instruction doit, lumineux foyer,
De l’horizon de l’âme emplir l’espace entier.
C’est lorsqu’en hésitant, de vos mains dans la nôtre,
Les lentes vérités tombent l’une après l’autre ;
C’est lorsqu’en notre sein luttent de tout côté
Le savoir, l’ignorance, et l’ombre et la clarté,
Que mêlant la sagesse à tant d’extravagances,
L’homme étonne les yeux de ses inconséquences.
Craignez donc pour le peuple, œuvre ébauché de Dieu,
Non pas qu’il sache trop, mais qu’il sache trop peu.
Les sages n’ont jamais, dans leur vaste génie,
Du monde intelligent embrassé l’harmonie.
L’un s’attache à sonder les plis du cœur humain ;
L’autre, de la nature osant fouiller le sein,
Cherche et croit lui ravir quelqu’un de ses mystères :
L’un visite de loin tous ces rois solitaires
Qui, des cieux, leurs états, peuplant l’immensité,
Promènent dans la nuit leur pompeuse clarté ;
L’autre enchaîne à ses pieds la foudre désarmée,
Où des êtres vivans classe l’immense armée :