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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/13

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Trop pris pour le bien même un faible essai du bien.
De l’univers moral, sans base, sans soutien,
Qu’ébranle un intérêt, que renverse un caprice,
Vos mains ont, dites-vous, couronné l’édifice ;
Mais abattu toujours et toujours relevé,
De toutes parts encore il tremble inachevé.
Ce que n’a point tenté pour le bonheur de l’homme
La sagesse d’Athène, et de Sparte et de Rome,
Ni celle de Lutèce et celle d’Albion,
La sagesse d’un dieu, du dieu sans passion,
L’a fait par ces seuls mots : vivez, vivez en frères,
Et vous aidez l’un l’autre à porter vos misères.
Avons-nous à sa loi consenti d’obéir ?
Avons-nous, ô mortels, cessé de nous haïr ?
Et partout où des cieux l’astre s’élève et brille,
La terre a-t-elle vu son immense famille
S’embrasser, respirer dans un heureux accord,
Et nos mains rejetter les armes de la mort ?