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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/16

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La loi qu’il connaissait, la loi qu’il a bravée,
Venge en le punissant l’humanité sauvée ;
Et ce grand Béarnais, ce roi si précieux,
Ce trésor de la terre enlevé pour les cieux,
Ce Henri dont le nom retrace à la mémoire
La bonté, la clémence encore plus que la gloire,
Le seul qui fit aimer le titre de vainqueur,
Sa perte d’un regret n’a point pressé ton cœur !
Que t’importe la mort du père de la France ?
De son peuple orphelin tu vois le deuil immense,
Et le tien, malheureux, ne vient pas s’y mêler !
Si l’assassin survit, tu vas te consoler.
Moi, de l’impunité vouloir couvrir le crime !…
Sur le front du pervers que l’opprobre s’imprime ;
Que le monstre arrêté, proscrit, chassé des murs
Qu’il ne doit plus souiller de ses regards impurs,
Pleure au-delà des mers le lieu qui l’a vu naître :
Que la peine soit grande autant qu’elle peut l’être :
Tout, excepté la mort ! Incertains dans nos coups,
Devant l’irréparable au moins arrêtons-nous.
Ah ! lorsque par nos lois la vertu condamnée
Est sous le nom de crime à l’échafaud traînée ;
Lorsqu’à cet échafaud, où siège le trépas,
Non loin de Ravaillac je vois monter Calas ;