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Page:Brifaut - Le Droit de vie et de mort, 1829.djvu/48

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Voici qu’un de ses fils aborde nos contrées,
Pâle, et montrant la croix dans ses mains déchirées.
Ah ! viens, infortuné ! tes cris sont entendus.
Regarde autour de toi tous ces bras étendus :
Vois tous ces fronts en deuil, vois tous ces yeux en larmes.
Des consolations savoure encor les charmes.
Goûte encor la douceur d’être plaint, d’être aimé.
Pas un cœur à ton nom ne reste inanimé.
Pas un toit ne se ferme à ta noble misère.
Tu deviens de chacun l’hôte, l’ami, le frère ;
Et bientôt tu vas voir au secours de la croix
Un monde tout entier s’élancer à ta voix.
Il a paru. Bravez les maux qui vous assiègent :
Enfin de l’Orient les sceptres vous protègent ;
Enfin, de votre cause avocats couronnés,
Les rois plaident pour vous, héros infortunés.
Leur fer médiateur a bien servi vos armes.
Vos armes, gardez-les. Veillez au champ d’alarmes
Tant qu’on n’aura point vu le Croissant fugitif
Rendre au drapeau chrétien votre beau sol captif.
Alors, ceints des rayons qui couronnaient vos pères,
Visités par la gloire, ainsi qu’aux jours prospères
Ils le furent jadis dans leurs foyers fameux,
Dans les arts de la paix reposez-vous comme eux.