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d’état ; il est douteux qu’elle passât à la chambre des députés : mais elle serait très-certainement rejetée par la chambre des pairs ; et on n’aurait pour résultat que beaucoup de temps perdu.

Ajoutons une dernière réflexion tout-à-fait appropriée aux circonstances où nous nous trouvons.

Une loi sur le duel, quel que sage qu’on puisse la supposer, portée en ce moment, aurait toujours l’air d’un coup de parti : elle déconsidérerait l’un, exaspérerait l’autre, et deviendrait, par le duel même, la source de beaucoup de malheurs particuliers.

Que conclure de tout ce qui précède ?

1o. Qu’il faut ajourner toute loi sur le fait du duel ;

2o. Qu’on ne peut guère en espérer la cessation absolue, pour tous les cas et pour tous les états ;

3o. Qu’il faut chercher la diminution progressive des duels par la même méthode qui