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armés[1] ; et si depuis il a résisté avec tant de force à un changement absolu dans la législation, c’est par la puissance invincible du catéchisme de tous les peuples militaires, qui note d’infamie quiconque peut seulement être soupçonné de lâcheté, et qui enseigne que l’honneur est préférable à la vie.

Sous le rapport de ces combats qui n’avaient point pour objet la défense de la patrie, nous sommes déjà bien loin de nos aïeux.

Les rois n’envoient plus de cartels aux rois, leurs ennemis, comme firent jadis Louis-le-Gros, Charles de Sicile, Édouard iii et François ier[2].

  1. Tum ad convivia, nec minus sæpe ad convivia procedunt armati. Tacit. de Mor. Germ.
  2. Ce cartel du 28 mars 1527 finissait ainsi : « Si vous nous avés voulu, ou voulés charger que jamais nous ayons fait chose qu’un gentil homme aimant son honneur ne doive faire, nous disons que vous en avés menti par la gorge, et qu’autant de fois que vous le dirés, vous mentirés ; etant delibéré de deffendre notre