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mêmes peines que nous avons ordonnées contre les seconds. »

Dans l’intervalle des différentes ordonnances qui furent portées, on voit que quelques gentilshommes, jaloux de plaire au monarque, souscrivirent, pardevant les maréchaux de France, des actes contenant déclaration publique de refuser toutes sortes d’appels, et de ne jamais se battre en duel pour quelque cause que ce soit, et de rendre toute sorte de témoignage de la détestation qu’ils ont du duel, comme chose tout-à-fait contraire au bien et aux lois de l’état, et incompatible avec le salut et la religion chrétienne.

Certes, il est impossible d’imaginer une législation plus tranchante, plus prohibitive et même plus dure. On sait que de tous les monarques qui ont occupé le trône français, Louis xiv a été le plus absolu ; et cependant non-seulement toute cette législation ne produisit aucun effet, mais on alla jusqu’à mettre sous ses yeux, d’une manière plus