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terre, crut, avant son départ, devoir jeter le gage de la bataille contre quiconque dirait qu’il avait forfait à l’honneur. Girard avait relevé ce gage, et accusait le vieillard de faute, deshonneur et desloyauté, « et fut conclusion telle, que ledit messire Otte fut déconfit, et dit on qu’en montant à cheval, en son logis, pour venir à sa journée, une lame de sa cuirasse l’empêcha, et prestement la fit ôter par son armoyer ; et là étoit présent, entre autres, l’hoste de messire Girard, son adversaire, qui avertit son hoste de la lame ôtée, et de quel côté elle failloit ; ledit messire Girard mit peine à la trouver au nud en tel endroit, et fit qu’il la trouva d’une espée, et lui mit dans le ventre.

» Mais à commencer leur bataille, ledit messire Otte enferra son ennemi d’un jet de lance, en la cuisse senestre, et s’il eût voulu poursuivre, ledit messire Girard en avoit le pire : mais il le laissa défaire ; et advint de telle bataille, que messire de